Selon les Annuaires Fournier de 1938 et 1945, « le préfet est le représentant du pouvoir exécutif dans le département ; il fait exécuter les lois, décrets et arrêtés du gouvernement ; il peut suspendre de leurs fonctions les maires et adjoints ; il surveille toutes les parties de l'Administration publique. Il est, en outre, chargé de l'instruction préalable des affaires qui intéressent le département, ainsi que de l'exécution des décisions du Conseil général et de la Commission départementale. » Les magistrats et le pouvoir judiciaire lui échappent, en vertu du principe constitutionnel de séparation des pouvoirs.
Ses attributions telles que listées dans les annuaires administratifs peuvent sembler très protocolaires et mineures. En réalité, pour les mener à bien, mais surtout en tant que chef du personnel des administrations de l'Etat et représentant du gouvernement à l'échelon local, il centralise toutes les informations sur les affaires publiques intéressant le département. Les attributions du cabinet sont multiples : affaires confidentielles et réservées, associations et congrégations, audiences publiques, beaux-arts, cérémonies publiques, correspondances, cultes, distinctions honorifiques, gardes-champêtres, honneurs et préséances, mesures de sûreté générale, ouverture et répartition des dépêches, gestion du personnel administratif, presse, secours généraux.
En 1940, le Régime de Vichy (Etat Français) souhaite redonner prestige et autorité à la fonction préfectorale, mise à mal par les attributions du conseil général et l'emprise des services régionaux des ministères.
C'est dans cette veine qu'est promulguée la loi du 23 décembre 1940 sur les pouvoirs des préfets, qui pose comme principe la concentration des pouvoirs administratifs entre leurs mains. A l'échelon central, le ministère de l'Intérieur est conçu comme le véritable garant de l'ordre social nouveau.
Cette fonction hautement politique durant le Seconde guerre mondiale (ils sont pour Vichy les premiers artisans de la « Révolution nationale ») explique les successives et fréquentes « valses » de hauts fonctionnaires (épuration administrative).
L'ordonnance du 9 août 1944 relative au rétablissement de la légalité républicaine sur le territoire continental a pour vocation de libérer la France de la réglementation d'origine ennemie, tout en évitant le désordre juridique qu'aurait occasionné un retour pu et simple à l'état de la réglementation au 16 juin 1940.