Oyonnax est une petite ville industrielle du Haut-Jura. Cité des faiseurs de peignes, elle se développe au cours du XXe siècle après la découverte de toute une gamme de matières plastiques qui supplantent l'os, le bois ou la corne. L'activité de la cité s'organise principalement en petits ateliers qui emploient entre 3 et 8 salariés. Seules les usines de fabrication du celluloïd sont plus importantes. L'entreprise Convert, célèbre dans le monde entier pour ses poupées, et la STAMP, rendue célèbre par ses tabourets Tam-Tam, comptent plusieurs centaines d'ouvriers.
La ville d'Oyonnax connaît une forte immigration, due à la fois à l'exode rural mais aussi à son industrie florissante qui attire dans la capitale mondiale du peigne une main d'œuvre étrangère toujours plus nombreuse, en provenance principalement d'Italie et Suisse. La ville est ainsi passée de 3 800 à 10 000 habitants entre 1880 et 1914.
De tradition socialiste, puis communiste suite au congrès de Tours en 1921, Oyonnax possède également un esprit d'indépendance et de résistance à toutes formes de pouvoir, et les habitants de la région sont connus pour leur anticléricalisme.
Le commissariat d'Oyonnax est créé à un moment où les étrangers représentent environ 5,2% de la population et où 74% des Oyonnaxiens ont moins de 40 ans. Un lien est sans doute à faire entre la forte présence de jeunes et d'étrangers, une tradition d'insoumission et la décision d'ouvrir ce commissariat. Sous les ordres du maire, il est géré par la direction de sûreté générale du ministère de l'intérieur par l'intermédiaire du préfet qui exerce des contrôles, agrée et révoque les personnels. Son rôle est d'assurer l'ordre, la sûreté et la salubrité publics, mais aussi de réaliser une surveillance de la population, et notamment des étrangers.