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La justice sous l Ancien Régime, introduction générale

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Présentation du fonds

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  • Historique de la conservation

    L'origine des principaux fonds Au vu des quelques indications historiques qui précèdent, on comprendra que la série B contient deux grands fonds principaux. Le premier consiste dans les archives des provinces issues des possessions de la maison de Savoie et  ...  

  • Présentation du contenu

    Les fonds judiciaires de l'Ain antérieurs à 1790, forment la "série B" des Archives départementales où ils occupent plus de 500 mètres linéaires de rayonnage. Ils proviennent des tribunaux (surtout des bailliages et justices seigneuriales) des anciennes provinces que l'histoire régionale a élaborées au cours des siècles et dont l'union ne fut que confirmée par la Révolution qui forma avec elles le département de l'Ain, cadre géographique à cette série B.

    Brefs rappels historiques

    En effet, et contrairement à ce que l'on pourrait croire, l'Ain n'est pas une création artificielle de la Révolution : ses frontières se sont formées peu à peu pour donner naissance, dès la fin du Moyen Age, à une entité politique et humaine que la création des départements en 1790 a encore renforcée.

    Les origines

    Au temps de la Gaule, quatre peuples se partagent le territoire de l'Ain actuel : Les Séquanes (du sud), les Ambares, les Ségusiaves et les Allobroges (du nord). Après la conquête romaine, l'Ain fait partie de la Lyonnaise et de la Grande Séquanaise. C'est l'époque de la paix romaine (Izernore, Vieu, Brou, Belley etc.). A la fin de l'Empire romain, les Burgondes s'installent sur tout le territoire, d'abord dans la grande Séquanaise, puis dans tout le Sud-Est. Gondebaud possède un château à Ambérieu (en Bugey ou en Dombes ?). Cette époque, jusqu'au Xe siècle, est mal connue. Le diocèse de Belley apparaît au début du VIe s. Les grandes abbayes bénédictines commencent à

    jouer un rôle important (Nantua, Saint-Rambert, Ambronay, Saint-Benoît etc.) et deviennent de véritables souverains sur leurs terres. A l'époque carolingienne, l'Ain est divisé en "pays" (pagi ). Ces territoires sont gouvernés par des comtes. Ces comtés carolingiens sont à l'origine des premiers grands fiefs (Bâgé, Coligny, Belley ?).

    843 : traité de Verdun. Les trois fils de Louis le Pieux, se partagent l'Empire. L'Ain fait partie du royaume de Lothaire, mais la Bresse louhannaise reste dans le royaume de Charles (la France). Les frontières ouest (la Saône) et nord du futur département sont désormais définitivement fixées.

    Cette frontière nord, entre la Bresse du sud et la Bresse louhannaise, correspond d'ailleurs à une limite ethnologique très importante entre la France du nord et la France du sud (droit coutumier - droit écrit ; toitures en tuiles plates - toitures en tuiles creuses ; langue d'oil - franco-provençal). La Saône restera pendant tout le Moyen Age la limite entre la France et l'Empire (6).

    Débuts du Moyen Age : Les comtés carolingiens (Bâgé, Coligny etc.) s'émiettent pour donner naissance aux fiefs. Le morcellement politique devient très complexe.

    L'unité savoyarde

    Au XIe siècle, les comtes de Savoie (dont l'origine reste obscure, mais que l'on a appelés "les portiers des Alpes") s'établissent dans la région de Belley et en Valromey. Leur expansion va peu à peu unifier les pays de l'Ain. Les repères chronologiques qui suivent montrent leur progression territoriale jusqu'au début du XVe s :

    1196 : l'abbé de Saint-Rambert place son monastère sous la protection du comte Thomas.

    1272 : Amédée V épouse Sibylle de Bâgé et reçoit toute la Bresse, dont Bourg devient rapidement la capitale.

    1282 : l'abbé d'Ambronay se place sous la protection du comte Amédée V le Grand.

    1289 : le comte acquiert le Revermont du duc de Bourgogne, puis les terres de Coligny.

    Début du XIVe s. : guerre entre la Savoie et le Dauphiné. Leurs possessions sont très imbriquées. Le comte Amédée V s'empare de Saint-Germain d'Ambérieu. Le Dauphin construit le château des Allymes.

    1355 : le traité de Paris permet un échange de territoires entre la Savoie et le Dauphiné qui cède toutes ses possessions situées sur la rive droite du Rhône. Le fleuvedevient définitivement la frontière sud du futur département. A cette date le Pays de Gex passe aussi sous le pouvoir de la maison de Savoie.

    1402 : le comte de Savoie, Amédée VIII, achète une grande partie de la puissante seigneurie des Thoire-Villars (Haut-Bugey et partie de la Dombes). A cette date, la maison de Savoie possède à peu près l'ensemble du département actuel sauf une partie de la Dombes qui appartient au seigneur de Beaujeu et que l'on appelle souvent "le Beaujolais à la part de l'Empire". Les terres de l'abbaye de Nantua et de l'évêque de Belley ne font pas partie juridiquement des états de Savoie, mais elles en dépendent de fait.

    1504 : Marguerite d'Autriche, veuve du duc Philibert le Beau, reçoit les pays de l'Ain en douaire. Elle entreprend la construction de l'église de Brou.

    1536 : François Ier, fils de Louise de Savoie et donc neveu de Charles III, revendique la Savoie et s'en empare par l'amiral Chabot de Brion. Il occupe aussi la Dombes dès 1525 en la confisquant au Connétable de Bourbon. Le futur département est donc tout entier annexé à la France.

    Mais si l'unité politique et administrative du futur département est déjà réalisée, le découpage religieux reste celui du VIe siècle, et le restera jusqu'à la Révolution.

    1559 : le traité du Cateau-Cambrésis restitue la Savoie (et donc les pays de l'Ain) à Emmanuel-Philibert victorieux à la bataille de Saint-Quentin (avec les Espagnols, contre les Français, en 1557). Celui-ci fortifie ses états (citadelle de Bourg).

    1560 : la Dombes est restituée aux Bourbon. Elle demeurera une principauté indépendante jusqu'en 1762.

    Le rattachement à la France

    1601 : la guerre qui oppose Henri IV et Charles-Emmanuel prend fin au traité de Lyon (négocié par René de Lucinge, seigneur des Allymes). La France cède le Marquisat de Saluces, mais reçoit en échange les provinces savoyardes de la rive droite du Rhône (et quelques petites têtes de ponts sur la rive gauche), qui sont rattachées à la province de Bourgogne. Seul le "Chemin des Savoyards" (Vallée de la Valserine) reste au duché de Savoie. Les bailliages de Bresse, Bugey et Gex, relèvent du présidial de Bourg. Cet ensemble, qui correspond exactement au département actuel (moins la principauté de Dombes), est commodément appelé "Bresse".

    1760 : traité de Turin entre la France et la Savoie. La France cède Seyssel, Chanaz et La Balme situés sur la rive gauche du Rhône, mais faisant partie du Bugey, en échange du couloir de la Valserine.

    1762 : la Dombes, qui était restée indépendante et prospère (avantages douaniers et fiscaux) et avait connu son apogée sous la Grande Mademoiselle et sous le Duc du Maine, est cédée par le comte d'Eu à Louis XV au moyen d'un simple acte notarié (28 mars 1762). Le parlement de Dombes est supprimé en 1772. L'unité du futur département de l'Ain est entièrement réalisée. Les cartes anciennes, depuis le XVIIe siècle, le représentent d'ailleurs sous son aspect actuel (voir la carte de la couverture).

    La création du département et ses principales modifications

    1790 : le département de l'Ain est officiellement créé le 25 janvier 1790. La frontière nord de la Bresse est rendue plus régulière par un échange de communes avec le Jura. L'Ain cède 15 villages (dont Thoirette, patrie de Bichat) et reçoit en échange Chavannes, Germagnat et Pouillat.

    Le nouveau département est divisé en neuf districts, 49 cantons et 501 communes dont les limites sont exactement celles des anciennes paroisses.

    1800 : la loi du 17 février supprime les districts et crée les arrondissements. L'Ain est divisé en 4 arrondissements correspondant aux subdélégations de l'Ancien Régime (Bourg, Belley, Nantua et Trévoux). Celui de Gex est rattaché au nouveau département du Léman dont le chef-lieu est Genève.

    1815 : traité de Vienne. Le département du Léman est supprimé. L'arrondissement de Gex est restitué à l'Ain, mais amputé de quelques communes situées près de Genève et du lac (Bossy, Collex, Meyrin, Versoix). Apparition de la Zone franche.

    1823 : au concordat, l'Ain est rattaché presque entièrement à l'archevêché de Lyon (cardinal Fesch). Mais en 1823 on assiste à la création du diocèse de Belley. Les limites du nouveau diocèse coïncident avec celles du département (Mgr Devie).

    1926 : suppression des arrondissements de Gex et de Trévoux.

    1933 : rétablissement de l'arrondissement de Gex.

    1967 : 29 décembre, le département du Rhône annexe 5 communes (Genay, Sathonay-Camp et Village, Rillieux et Crépieux-la-Pape). Cette dernière modification explique que certains fonds judiciaires de Bresse ou de Dombes, concernent des communes situées maintenant dans le Rhône (région de Miribel, et partie de l'ancien Franc-Lyonnais)

  • Mode de classement

    Les classements effectués depuis la parution du premier inventaire n'ont pu être réutilisés, puisqu'ils étaient à la fois très partiels et très éclectiques. De plus la plupart des fiches avaient été rendues inutilisables par l'absence de cotes. Enfin la méthode employée initialement qui  ...  

  • Sources complémentaires internes

    Cattin (Paul), Guide des Archives de l'Ain, Bourg, 1979, 224 p.

    A signaler :

    Série A : actes du pouvoir souverain avant 1790. Une partie des documents (en général imprimés) proviennent des fonds judiciaires dont ils ont été extraits)

    Série C : Administration avant 1790. On consultera en particulier les documents concernant l'administration de la justice en Dombes dans les documents de l'Intendance (C 515-634)

    Série E : Féodalité, communes, bourgeoisie, familles, notaires. Cette série est particulièrement comme fonds complémentaire de la série. On consultera principalement la sous série 1 E (familles) dont les fonds contiennent de nombreux procès mais aussi des actes établissant des droits de justice ; le fonds de la famille de Montrevel est très riche dans ce domaine (1 E 131-397). La sous-série 2 E (registres paroissiaux et état civil) est précieuse pour l'étude du personnel des justices et des familles seigneuriales. La sous-série 3 E (minutes notariales) est la plus importante, les actes notariés étant les principaux documents complémentaires des archives judiciaires dans tous les domaines).

    Séries G et H : Clergés séculier et régulier : présence de nombreux procès ; mentions de droits de justice appartenant aux monastères

    Série J : Fonds privés. Retenir principalement les fonds Riboud, Chollier de Cibeins et Le Montellier (non classés)

  • Sources complémentaires externes

    Archives nationales

    La Bresse, le Bugey et le Pays de Gex relevant du Parlement de Bourgogne, les Archives nationales ne comportent que peu de documents concernant ces provinces. On y recherchera surtout des archives sur la Dombes. Toutefois le Roi, placé au sommet du système judiciaire, légiférait, donnait des provisions d'offices et pouvait évoquer des affaires.

    Pour une recherche générale, on se reportera à l'Etat général des fonds, publié sous la direction de Jean Favier. Tome premier, l'Ancien Régime. Paris, Archives nationales, 1978, 821 p. Cet instrument de recherche est complété lui-même par l'Etat des inventaires. Tome premier, l'Ancien Régime. Paris, Archives nationales, 1985, 286 p.

    A signaler :

    Série E : archives du Conseil du Roi : minutes d'arrêts du roi, conseil souverain

    Série O : Secrétariat d'Etat de la Maison du roi : actes royaux

    Série P : Chambre des comptes et comptabilité : en particulier les titres du Bourbonnais, Beaujolais et Forez, concernant la Dombes ancienne (P 1355 à 1402).

    Série U : juridictions : parlement de Paris ; celui-ci empiétait souvent sur les droits du parlement de Dombes (voir aussi U 1439)

    Série V : institutions et personnels administratifs et judiciaires. Voir en particulier les provisions d'offices (V1) et le Conseil souverain de Dombes (V8).

    Série X : Parlement de Paris

    Pour les documents concernant la préparation des états généraux, on se référera à l'Etat général des fonds, tome II, 1789-1940. Paris, Archives nationales, 1978, 656 p.

    Série B : Elections et votes (voir en particulier : B/A, BIII : élections états aux généraux).

    Série C : Assemblées nationales (en particulier : assemblées des notables et assemblées provinciales, assemblée constituante)

    Archives départementales de la Côte d'Or

    Rigault (Jean), Guide des archives de la Côte-d'Or. Dijon, 1984, 416 p.

    A signaler :

    Série B :

    - Fonds de la chambre des comptes de Dijon qui contient celui de la chambre des comptes de Savoie pour la Bresse, le Bugey et le Pays de Gex. On notera en particulier les comptes des châtellenies avec les amendes de justices (XIIIe - XVIIe siècles) (B 6670 à 10409) et les aveux et dénombrements des seigneurs B 10470 à 11118.

    - Fonds du Parlement de Dijon. Son importance est due au fait que les juridictions de l'Ain relevaient de cette institution (procès en première instance pour les affaires importantes et procès en appel venant des bailliages) : B II 1 à 84

    - Fonds du Parlement de Dombes : B II 85 à 97

    - Fonds des maîtrises des eaux et forêts : B II 256 à 280

    Archives départementales du Rhône

    Les archives du Rhône peuvent contenir des fonds complémentaires dans la mesure où une grande partie du département de l'Ain actuel dépendait de l'archevêché de Lyon avant 1790. D'autre part le Parlement de Dombes a siégé à Lyon jusqu'à la fin du XVIIe siècle.

    Séries G et H : clergés séculier et régulier. Documents relatifs aux droits de justice de l'archevêque (officialité de Lyon) et des monastères lyonnais largement possessionnés dans l'Ain (série H). Le fonds de l'ordre de Malte (langue d'Auvergne, sous-série 48 H) est particulièrement riche en documents concernant l'Ain.

    Petits fonds isolés provenant des archives du Parlement de Dombes (E6, 1J, pièces non classées).

    Archives départementales de la Savoie

    Perret (André), Guide des archives de la Savoie. Chambéry, 1979, 518 p.

    A signaler :

    Série B : Fonds du sénat de Savoie (dont la Bresse, le Bugey et le Pays de Gex relevaient avant 1601) (fonds non coté)

    Archives des Hospices civils de Lyon (La Charité ou Aumône générale)

    Fonds de la seigneurie de Saint-Trivier-sur-Moignans (et de Montmerle-sur-Saône) en particulier dans les séries B et E

    Biliothèque municipale de Bourg

    Recueils de documents judiciaires imprimés (factums)

    Manuscrits répertoriés dans le Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France, Départements, tome VI. Paris, Plon, 1887, p. 215-234. Un supplément dactylographié se trouve à la bibliothèque.

    A signaler :

    Deux volumes des titres de Guichenon, 324 et 255 f. (voir ci-dessous Bibliothèque universitaire de Montpellier) (ms 4 et 5), Procès-verbal de l'ordonnance civille du mois d'avril 1667, divisé en deux parties, XVIIe, 465 f. (ms 11), Discours, lettres et autres pièces de M. de Montézan, premier président du parlement de Dombes (1687 à 1713), 148 f. (ms 34), Discours critique sur l'Histoire de Bresse, Bugey et du Pays de Gex, de Philibert Collet, copie de 1782, 430 p. (ms 50), Eugène Dubois, Histoire des Pays de l'Ain, t. 15 : Vie publique et administrative (XIIe-XVIIIe s.), 1941, 478 p., et t. 16 : Etat social, impôts, justice, 1941, 554 p. (ms 206 et 207).

    Bibliothèque universitaire de Montpellier

    Titres recueillis par Samuel Guichenon : copies ou originaux de nombreux documents inédits concernant l'histoire de l'Ain avant 1650 (trente cinq volumes) dont la plupart n'ont pas été repris dans l'Histoire de Bresse et du Bugey de l'auteur. Deux autres volumes sont conservés à la Bibliothèque municipale de Bourg (voir ci-dessus) L'inventaire de ces pièces a été donné par Allut, Inventaire des titres recueillis par Samuel Guichenon, précédé de la Table du Lugdunum sacroprophanum de P. Bullioud […], Lyon, Perrin, 1851, XL-140 p.

  • Bibliographie

    Parmi les travaux d'érudits déjà anciens, citons par exemple : PERROT (Marc), Saint-Rambert-en-Bugey au 18e siècle : administration, économie, aspects sociaux. 1973, 97 p., mémoire de maîtrise (direction J.-P. Gutton), Lyon II  ...  

  • Notes

    Notes (1) Le Service des archives départementales, conférences faites aux élèves de l'Ecole des Chartes les 10, 18, 25 et 30 juin 1890 par Gustave Desjardins, Paris, 1890, p. 65. (2) Ibid., p. 66. (3) L'étage supérieur de la préfecture avait brûlé  ...